A 60km au nord-ouest de Kiev, la ville de Borodyanka a été en grande partie détruite par les bombardements. Des habitants sont encore sur place racontent l’offensive. L'Ukraine a demandé jeudi un cessez-le-feu et l'ouverture de corridors humanitaires afin d'évacuer les habitants des villes assiégées par l'armée russe, dont l'offensive est entrée dans sa deuxième semaine. Un responsable américain a indiqué que les forces russes étaient désormais aux portes de Kharkiv, la deuxième ville du pays, qu'elles s'employaient à isoler Marioupol, toujours sous contrôle ukrainien, et qu'elles étaient à 25 km de Kiev, la capitale.
La France a estimé jeudi que le pire était à venir à la suite d'un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, qui a témoigné de la "détermination" du dirigeant russe, selon un conseiller du chef de l'Etat français.
Lors d'une allocution à la télévision nationale, le président russe a estimé jeudi que "l'opération spéciale" en Ukraine se déroulait selon les plans arrêtés initialement, saluant "l'héroïsme" des soldats russes, et qu'elle visait à détruire "l'anti-Russie" créée par l'Occident. Il a assuré que les militaires russes avaient ouvert des corridors humanitaires mais que ceux-ci étaient bloqués par des "nationalistes" ukrainiens. Il a en outre promis des indemnisations pour les familles de soldats russes tués ou blessés au combat.
Selon des observateurs occidentaux, les forces russes s'emploient à encercler les villes ukrainiennes, à les bombarder et à les priver d'eau et d'électricité pour contraindre les habitants à fuir. Plus d'un million d'Ukrainiens ont déjà quitté leur pays, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés, la plupart en direction de la Pologne.
Le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR) a estimé jeudi que "des dizaines de millions de personnes" restées en Ukraine étaient "potentiellement en danger de mort."