Chaque année en France, près de 500 enfants sont victimes du syndrome du bébé secoué. 10 % d’entre eux en décèdent. Face à cette maltraitance, longtemps restée tabou, le gouvernement vient de lancer une
campagne de sensibilisation centrée sur un spot vidéo glaçant qui ne montre
rien mais laisse entendre, à travers un babyphone, la voix d'un père excédé.
« J'en ai marre, tu me pourris la vie, tout ce que tu sais faire c'est chialer! », hurle-t-il, juste avant que les pleurs ne cessent brusquement. Un drame qu’a vécu Aude en 2019. Cette cadre qui vit dans les Hauts-de-Seine a perdu son bébé âgé de deux mois, victime de ce syndrome. « Ce jour-là, j’avais un rendez-vous médical et j’ai laissé Timothée à son papa à la maison. Quand je l'ai appelé, son père me dit que notre fils a fait un malaise et
qu’il est à l’hôpital. J’ai couru les rejoindre là-bas et j’ai vu mon bébé en grande souffrance », raconte Aude. La jeune femme ne comprend pas ce qu’il se passe. Mais elle s'aperçoit vite que rien ne va. « Rapidement, les médecins lui font passer un scanner. Et là, ils m’apprennent que Timothée souffre d’hématomes sous-duraux dus au
syndrome du bébé secoué », poursuit-elle. Timothée est plongé dans le coma. Aude restera auprès de son fils pendant cinq jours, jusqu'à ce qu'il décède dans ses bras.