Presque trois ans après le drame, c’est la première fois que Chahra-Zad
prend la parole. La maman du petit Ismaïl, 4 ans, tué dans un accident d’ascenseur dans un centre commercial à Argenteuil, n’avait jamais relaté à la presse la tragédie qu’elle a vécue ce jour de juin 2018. Parce qu’après des mois et des mois d’enquête, la justice est toujours au point mort. « Il y a eu une expertise sur l’ascenseur, qui a démontré clairement un défaut de maintenance. Et il y a eu l’autopsie de mon fils. Depuis plus rien. On est dans l’attente. C’est pas normal », raconte la jeune maman de trois autres enfants. Le jour du drame, elle était partie avec ses deux fils et des proches faire des courses au centre commercial Côté Seine, à Argenteuil. En prenant l’ascenseur qui permet d’accéder au niveau des boutiques, l’engin chute brutalement de plus de deux mètres alors que son plus jeune enfant, Ismaïl, sort de la cabine. « Ma sœur et mon plus grand étaient déjà sortis. Moi, je m’apprêtais à faire pareil avec Ismaïl quand d’un coup, l’ascenseur est tombé. Dans la chute, je n’ai pas tout de suite réalisé ce qu’il s’était passé. C’est lorsque j’ai entendu des cris et levé la tête, que j’ai vu mon fils coincé en haut, qui ne bougeait plus », poursuit Chahra-Zad, les yeux noyés de larmes. Une scène d’horreur qu’elle revit depuis sans cesse. Et un deuil encore aujourd’hui impossible à faire pour elle et sa famille, d’autant que la justice n’a pas fait avancer le dossier. « Nous avons porté plainte contre les deux entreprises qui gèrent l’ascenseur. Et depuis trois ans, nous attendons encore qu’il se passe quelque chose », souffle-t-elle.