Dans le téléfilm "Service volé" diffusé sur TF1, Julie de Bona joue le rôle d’Isabelle Demongeot, ancienne championne de tennis violée comme plusieurs autres joueuses par son entraîneur. Et qu’elle a dénoncé après plus de 20 ans de silence dans un ouvrage publié en 2007 et réussi à faire condamner en 2014.
Pour tenir ce rôle, la comédienne a lu ce livre « bouleversant, concernant » et rencontré la sportive. « Une rencontre choc » avec « quelqu’un qui est à vif en permanence. Sa douleur est visible et toujours présente, explique Julie de Bona. Il fallait que je lui explique pourquoi je faisais ce métier, que j’allais essayer de retranscrire au mieux ses émotions ». Elles se sont parlé durant des heures et « on a créé une relation authentique, on est devenu amies et cette femme me bouleverse encore complètement » relate-elle.
Car Isabelle Demongeot, violée entre 14 et 23 ans, « s’est réveillée 20 ans et 3 mois de silence plus tard, on ne sait pas pourquoi ». En raison des délais de prescription, « c’est son combat, mais pas son procès, souligne celle qui l’interprète dans la fiction TV. Elle est la pionnière, celle qui déclenche cette énergie, qui soulève des montagnes. Elle va être le moteur mais ne peut pas porter plainte. Ce qui va être son grand drame, qu’elle porte encore. »
Après la multiplication des révélations et des scandales dans le sport, dans les médias, dans l’Eglise, Julie de Bona trouve que cette libération de la parole affronte une situation complexe. « Au début, ce combat était nécessaire, heureux, libérateur, faisait du bien à tout le monde, se rappelle-t-elle. Puis on se rend compte aujourd’hui que ce n’est pas si simple, que cela continue, qu’il faut encore parler, que ce combat n’est pas terminé »