Emmanuel Macron a lancé, lundi, les Etats généraux de la justice. Une bonne chose ? « Bien sûr, assure Georges Fenech, ancien magistrat et ancien député Les Républicains du Rhône. Il est important que l’on puisse mobiliser tous les acteurs de la justice et tous les Français sur des réflexions en profondeur sur le sujet de la justice. On peut regretter que ça n’ait pas été fait un peu avant. Rétablir la confiance dans la justice, c’est difficile, car nous partons de loin ! »
Il ajoute : « Quand vous voyez tous les sondages, vous notez une forme de défiance, un manque de confiance envers l’institution judiciaire. Il y a des suspicions sur l’indépendance de la justice, notamment (…). Il faut séparer le parquet et le siège tout en réfléchissant à notre procédure d’instruction. Bon courage à Emmanuel Macron sur ce sujet, Nicolas Sarkozy avait essayé, avant de faire machine arrière immédiatement. »
Pour faire renaître la confiance dans l’institution judiciaire, notre invité explique qu’il faut « s’attaquer au noyautage idéologique qui a infiltré l’institution judiciaire. Il faut dépolitiser l’institution judiciaire en faisant, par exemple, respecter des codes de déontologie. Que les magistrats n’appellent pas à voter pour tel ou tel candidat. Une minorité de magistrats fait trop de politique et certaines de leurs décisions sont frappées d’idéologie. »
Le président de la République a aussi jugé que ce n’était pas un signe « d’apaisement » que la Cour de justice mette en examen une ancienne ministre de la Santé, à savoir Agnès Buzyn. « Je m’inscris en faux sur la critique émise par le Président de la République, répond Georges Fenech. Il est garant de l’indépendance, il émet une opinion sur des actes d’instruction en cours. Il ne devrait pas dire ça. »
Dans un autre registre, Christian Jacob réunit, ce mardi, les candidats des Républicains à la présidentielle autour d’un petit-déjeuner. Une photo de famille un peu artificielle ? « Je crois que les Républicains se cherchent toujours, cherchent toujours un candidat qui soit une alternative possible. Mais le processus de désignation est beaucoup trop long. Et les primaires, on a bien vu ce que ça a donné en 2017 ! Il faut faire attention à ne pas trop se refermer sur soi. Si on veut avoir une chance d’être au deuxième tour, il faut élargir le cercle. Sans le centre, la droite ne peut pas gagner l’élection présidentielle. »
Dans le même temps, Eric Zemmour, lui, s’envole dans les sondages. Comment Les Républicains doivent-ils se positionner face à cette situation inattendue ? « Ils doivent essayer de rattraper le retard, préconise Georges Fenech. Et ça va être compliqué ! Mais l’élection se jouera dans les dernières semaines, la campagne ne commencera vraiment qu’en février, donc ce n’est pas trop tard. L’expérience nous a montré que tout n’est pas encore joué. »