A six mois de l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg, candidat, l’affirme : «J’espère bien être au deuxième tour ! C’est un travail de fond que je fais car mes propositions sont majoritaires dans le pays. Le made in France, la démondialisation, une Europe plus respectueuse des souverainetés nationales… Personne ne porte cet ensemble de politique là , ni à droite, ni à gauche ! » Il ajoute encore: « Je crois que les quatre quinquennats qui viennent de s’écouler, on menait peu ou prou la même politique… Et les résultats sont les mêmes ! Il faut changer d’analyse, de modèle, de méthode et de stratégie. »
Mais n’est-ce pas là une approche que l’on commence à connaître désormais, ce fameux « dégagisme » cher à Emmanuel Macron en 2017 ? « C’est une réalité, affirme le candidat. Les élections se font toujours de la même manière, on fait des promesses à tous les Français, on fait une liste du père Noël et, une fois le nouveau président élu, il va à Bruxelles et le catalogue du père Noël part à la poubelle ! Il ne faut pas maintenir les fondamentaux sur lesquels l’Europe a échoué. L’Europe a échoué sur la crise financière en infligeant dix ans d’austérité aux Européens, l’Europe a échoué sur la crise du Covid et elle est en train de louper la crise climatique. Il va falloir restructurer fondamentalement le projet européen. »
Et alors que le tribunal constitutionnel de Varsovie a remis en cause la primauté du droit communautaire, Arnaud Montebourg commente: «Les Polonais ne sont pas les seuls à contester une loi supranationale. L’équivalent du Conseil constitutionnel allemand a fait exactement la même chose. Je ne défends pas du tout les orientations du gouvernement polonais mais je pense que la Constitution ne doit pas céder devant les décisions européennes (…) L’Europe doit s’occuper de l’extérieur et nous ficher la paix à l’intérieur.»
Dans un autre registre, que faire pour réinstaller les industries en France ? «Il faut utiliser la commande publique, affirme Arnaud Montebourg. 116 milliards d’euros chaque année ne partent pas pour nos entreprises. Instaurer une clause de préférence locale, c’est fondamental car, aujourd’hui, le droit de la commande publique est tout à fait ouvert. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays européens. Il faudra inventer des aides d’Etat interdites aujourd’hui. »
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