Nuages et Fêtes, extraits des Nocturnes de Claude Debussy. Extrait du concert donné le 19 septembre 2021 à l'auditorium de la maison de la radio et de la musique.
Les trois Nocturnes de Debussy représentent l’un des meilleurs exemples de ce qu’on appelle abusivement l’impressionnisme en musique. Si l’on désigne en effet par ce mot l’impression de miroitement et l’éparpillement des couleurs, ces Nocturnes lui conviennent idéalement. À l’image de La Mer, par ailleurs, ils composent un triptyque qui permet à Debussy d’imaginer une grande forme pour orchestre sans pour autant illustrer le genre de la symphonie, qu’il juge épuisé. Musicien de la forme insaisissable (et non pas de l’informe, comme l’ont dit certains), Debussy ne se plie à aucun carcan et se refuse à suivre benoîtement des chemins convenus.
Nuages : « C’est l’aspect immuable du ciel avec la marche lente et mélancolique des nuages, finissant dans une agonie grise, doucement teintée de blanc. »
Fêtes : « C’est le mouvement, le rythme dansant de l’atmosphère avec des éclats de lumière brusque ; c’est aussi l’épisode d’un cortège (vision éblouissante et chimérique) passant à travers la fête. »
Sirènes : « C’est la mer et son rythme innombrable, puis, parmi les vagues agrémentées de lune, s’entend, rit et passe le chant mystérieux des sirènes. »