« Un jour, j’étais un enfant avec un rêve qui regardait les étoiles. Aujourd’hui, je suis un adulte dans un vaisseau spatial ». Ces mots sont ceux de Richard Branson qui a réussi, le 11 juillet dernier, son vol privé aux frontières de l’espace. Se faisant, le milliardaire a ouvert la voie à la démocratisation à venir de ce nouveau business. Mais à 250 000 dollars la place, en moyenne, pour un vol suborbital chez Virgin Galactic, ce type d’expériences ne concerne pas encore toutes les bourses !
« L’espace touristique va se développer assez rapidement, prédit néanmoins Lionel Suchet, directeur général du Centre national d’études spatiales (CNES). Avec la démocratisation de l’accès à l’espace, avec la baisse des coûts, c’est quelque chose qui devient de plus en plus accessible ».
Au-delà du rêve, et alors que l’humanité doit faire face au changement climatique et à ses conséquences, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une source de pollution massive à venir. Mais pour François-Marie Bréon, physicien-climatologue, l’impact écologique de ce type de vols reste encore aujourd’hui à relativiser: « Un vol donné, c’est quelques tonnes ou quelques dizaines de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, explique-t-il. Donc, comparé aux émissions mondiales de CO2, c’est tout à fait ridicule. L’impact climatique de cet événement reste anecdotique, marginal. Maintenant, effectivement, la question est plutôt de savoir ce qui se passerait si ce type d’événement prenait de l’importance ; un peu comme le transport aérien a pris de l’importance ces trente dernières années ! »
Pour Jeff Bezos, fondateur d’Amazon ayant lui aussi réussi à tutoyer les étoiles à bord de sa fusée Blue Origin, la justification de ce type de voyages est toute trouvée. Pour l’homme le plus riche du monde, notre futur est dans l’espace. « Nous devons construire une route vers l’espace, expliquait-il une fois de retour sur la terre ferme, pour que nos enfants et leurs enfants puissent construire le futur en préservant la Terre comme la précieuse planète qu’elle est. Et ça va nous prendre des décennies pour réussir mais les grandes choses commencent par de petits pas ».