De nouvelles informations concernant le projet Pegasus viennent d'être révélées par plusieurs médias européens ce soir. Selon Le Monde, les téléphones portables du Président français Emmanuel Macron, de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe et de quatorze ministres alors en exercice ont été ciblés, en 2019, par les écoutes du logiciel espion Pegasus pour le compte des renseignements marocains.
"Ces numéros font partie d’une liste de plus de 50.000 numéros de téléphone consultée par l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International, avant d’être partagée à seize médias", expliquent nos confrères. Contacté par Le Monde, l'Elysée n'a pas souhaité réagir à ces informations.
Selon l'enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise de différents pays.
Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d'en récupérer les messages, photos, contacts et même d'écouter les appels de son propriétaire. Ces révélations ont suscité l'indignation dans le monde entier d'organisations de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques. NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.