Anasthasie Tudieshe reçoit Isabelle Gillette-Faye, sociologue et directrice du GAMS (Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles féminines et autres pratiques néfastes à la santé de la femme et de l'enfant).
Les mutilations sexuelles féminines sont une atteinte à la dignité et une violence physique intolérables aux conséquences multiples et dramatiques sur la santé psychique, reproductive et sexuelle des femmes. Cette pratique traditionnelle inacceptable a évolué mais perdure y compris dans le contexte de la migration.
Aujourd'hui, 53 000 femmes adultes résidant en France seraient excisées. La région de l'Île-de-France serait une des plus touchées.
Des actions ont été menées depuis les années 1980, notamment en Île-de-France, afin d'accompagner le volet répressif de la lutte contre les mutilations sexuelles féminines. Ces actions ont déjà porté leurs fruits. Une étude de l'INED confirme une diminution de la pratique parmi les jeunes générations. Toutefois, les fillettes et adolescentes résidant en France sont encore en risque d'être excisées lors d'un séjour au pays d'origine.
Le GAMS a été créé en 1982 et compte 9 salariés permanents à Paris et dispose d'antennes dans différentes régions françaises. Les équipes sont multiculturelles.
Aujourd'hui, 53 000 femmes sont excisées en France. Pire encore, trois fillettes sur dix dont la mère a été excisée sont encore à risque. L'objectif du GAMS est de réduire le risque à zéro. Mais les blocages sont nombreux. Il s'agit d'une pratique qui date d'au moins 25 siècles avant notre ère.
Tout en condamnant cette pratique, Isabelle Gillette-Faye précise qu'en raison de la complexité de la sexualité féminine, il est impossible d'établir une vérité : " On peut avoir son clitoris et pas avoir de plaisir et on peut ne pas avoir son clitoris et avoir beaucoup de plaisir".
Equipe de tournage :
Entretien réalisé par Anasthasie Tudieshe
Directeur ...