La superbe est l’une des plus belles chansons françaises de ces dernières décennies, alors forcément l’attente peut être forte autour de Benjamin Biolay maintenant que sort son nouvel album Vengeance.
On pourrait aussi ne rien attendre, se dire que la réussite d’un album tient plus au coup de chance/ fulgurance artistique qu’à un véritable talent inscrit dans la durée. Vengeance allait certainement confirmer que Benjamin Biolay n’était pas le fils de Serge Gainsbourg, l’artiste que l’on n’ose plus espérer.
Verdict ? Vengeance est une réussite totale, fruit d’une démarche artistique libre qui accueille de nombreux genres musicaux (pop, rap, tradition de la chanson française, rock …), portée par la voix incroyablement sensuelle (et enfin assumée) de Benjamin Biolay, enrichie de participations, « où chacun chante ce qu’il a envie de chanter » précise l’auteur compositeur.
Les voix et les univers aussi différents que ceux de Vanessa Paradis, Orelsan, Oxmo Puccino, Julia Stone, Gesa Hansen et Carl Barât impreignent l’album sans jamais en menacer la cohérence; au contraire.
Tout au long de l’entretien qu’il nous a accordé, Benjamin Biolay confirme son engagement dans la politique -le tee-shirt du jour avec un Barack Obama tout sourire n’en est qu’une expression anecdotique -, montre une curiosité et une culture qui le font évoluer bien au-delà de son monde artistique et culturel, et révèle une sensibilité qui s’offre et se dérobe à chaque instant.
Oiseau de nuit qui travaillerait jusqu’à l’épuisement, Biolay enchaine les tournages, chante dans le nouvel album de Daphné un duo magnifique « Dis quand reviendras-tu ? de Barbara, peaufine la production du prochain album de Vanessa Paradis dont « Je suis très heureux et je crois elle aussi » confie-t-il dans un sourire à peine esquissé.
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