Des manifestations étaient organisées ce dimanche dans toute la Russie pour exiger la libération de l’opposant au Kremlin, Alexeï Navalny. Au moins 4 027 personnes ont été interpellées, a indiqué l’ONG OVD-Info. Selon cette organisation spécialisée dans le suivi des manifestations en Russie, les arrestations ont eu lieu principalement à Moscou (1 167), mais aussi à Saint-Pétersbourg (862), deuxième ville du pays, ou encore à Krasnoïarsk (194), en Sibérie et d’autres grandes villes du pays. Ces rassemblements font suite à une première journée de mobilisation samedi dernier qui a réuni des dizaines de milliers de protestataires et s’était soldée par plus de 4 000 interpellations, ainsi que l’ouverture d’une vingtaine d’affaires pénales.
« Poutine, c’est le mal »
Malgré les menaces, Ekatarina Britchkina, une manifestante de 39 ans, n’a pas hésité à battre le pavé à Moscou. Elle a affirmé avoir « peur davantage de ce qui se passera dans le pays si on ne sort pas dans la rue ». « C’est la répression, on jette en prison des gens innocents », abonde Daria, une vétérinaire de 34 ans. À Saint-Pétersbourg, autre place forte de l’opposition, près de 2 000 personnes rassemblées sur une place du centre-ville ont été dispersées par les forces anti-émeutes. » Poutine, c’est le mal. Il n’y a pas d’avenir avec lui, impossible de vivre avec de tels salaires et aussi peu de boulot », a affirmé Andreï, un protestataire de 30 ans. Sur Twitter, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a dénoncé l’« usage persistant de tactiques brutales de la Russie contre des manifestants pacifiques et des journalistes pour la deuxième semaine de suite » et appelé les autorités russes à libérer Alexeï Navalny et ses soutiens. » Ce que nous voyons aujourd’hui n’a rien à voir avec la protection des droits ou la lutte pour une vie meilleure. Ce que nous voyons aujourd’hui est une provocation », a déclaré de son côté l’émissaire de Vladimir Poutine pour les droits humains, Valeri Fadeev. Ces nouvelles manifestations se déroulent avec pour toile de fond la comparution d’Alexeï Navalny devant des juges, prévue la semaine prochaine. L’opposant est visé par de multiples procédures judiciaires, qu’il considère comme politiquement motivées.