Dominique Bourgeon, sociologue, directeur des soins au CHU de Poitiers.
Le don n'est-il qu'une affaire de "bons sauvages" ou "de bons sentiments"? Si tel était le cas, il serait bien illusoire et naïf de considérer qu'il puisse encore aujourd'hui contribuer à nourrir liens, échanges et identités sociales. Ce cycle voudrait au contraire rappeler que le système du don -le "donner-recevoir-rendre" de Marcel Mauss- n'est aujourd'hui ni mort ni moribond, mais bel et bien vivant pour qui sait voir. Plus encore, qu'il ne se réduit pas à une notion passablement moralisante mais définit le roc des relations humaines. Observer nos sociétés contemporaines en chaussant les lunettes du don, n'est ce pas alors faire droit à cette part du gratuit, du non-utilitaire et du sans prix au cœur de la délicate essence du social? Conseiller scientifique : Philippe Chanial, maitre de conférences en sociologie à l'université Paris-Dauphine (IRISSO) secrétaire de rédaction de la revue MAUSS