Plusieurs responsables politiques ont crié au scandale ce jeudi après les déclarations de l'ancienne cheffe du parquet national financier (PNF) qui dit avoir subi des «pressions» de sa hiérarchie dans la conduite de l'enquête sur l'affaire Fillon.
Entendue le 10 juin par la commission d’enquête parlementaire sur l’indépendance de la justice, Eliane Houlette a réaffirmé avoir décidé, en janvier 2017, en toute indépendance d’ouvrir une enquête visant les époux Fillon après des soupçons d’emplois fictifs révélés par Le Canard enchaîné.
Lors de son audition, Eliane Houlette s’est en revanche émue du « contrôle très étroit » qu’aurait exercé le Parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations. « Le plus difficile (…) a été de gérer en même temps la pression des journalistes – mais ça… (on peut), on peut s’en dégager (…) et surtout la pression du parquet général », a déclaré l’ex-procureure, partie à la retraite en juin 2019.
Cette enquête, lancée lors de la campagne présidentielle, avait empoisonné la candidature de François Fillon à l’Elysée et conduit au printemps 2020 à son procès en correctionnelle avec son épouse Penelope. Le jugement est attendu le 29 juin.