Impossible de trouver le Monde, Libération ou le Courrier International à Marseille. En effet, depuis maintenant trois semaines, les 4 000 titres de presse nationale et régionale ne sont plus distribués dans les Bouches-du-Rhône.
Il y a deux semaines, le tribunal de commerce de Paris a placé le groupe Presstalis, le principal distributeur de journaux en France, en redressement judiciaire avec poursuite d'activité. Le groupe a donc décidé de liquider sans poursuite d'activité, entre autres, sa filiale à Marseille, la Société d'Agences et de Diffusion (SAD). Les quelque 140 salariés de Marseille se sont alors mis en grève refusant la liquidation de leur entreprise.
Depuis, les revendeurs de presse et les kiosques à journaux ne vendent plus que les journaux locaux. Un trou énorme dans leur chiffre d'affaires. "J'ai survécu au covid parce que j'ai travaillé un peu" explique Laurent, du kiosque de la Préfecture, "mais là, c'est pire que le covid, c'est 80% de mon chiffre d'affaires qui disparait". Comme Laurent, France-Paul, sur le Vieux-Port, a décidé de fermer boutique à partir de 12h30. "Étant donné qu'il n'y a rien à vendre, du moins quasiment rien, je ferme à midi trente. Ça ne sert à rien. Pour dire aux gens que l'on n'a pas et expliquer à chaque fois la situation ça devient pénible" annonce France-Paul, désemparé.
Interviews complètes de Laurent et France-Paul à retrouver ci-dessus.