L'administration Trump a particulièrement minimisé l'épidémie de Covid-19 qui s'annonçait alors que tous les signaux envoyés à l'exécutif par les agences de renseignements américaines étaient au rouge. C'est ce que l'on apprend d'une enquête menée par le journal « Washington Post ». Selon un responsable américain qui a eu accès à ces rapports et qui a souhaité rester anonyme, les agences de renseignements ont mis en garde l'administration Trump, mais aussi le Congrès, sur l'épidémie de Covid-19 dès le début du mois de janvier. Ces rapports n'ont pas prédit quand le virus pourrait toucher les États-Unis ni préconisé des mesures à prendre pour endiguer l'épidémie, indique le journal. Mais ils ont suivi la propagation du virus en Chine et ont averti le pouvoir américain que les autorités chinoises semblaient minimiser l'ampleur du phénomène. Les différents documents (rapports et avertissements) des agences de renseignements ont brossé un premier tableau qui montrait les caractéristiques d'une pandémie mondiale, qui obligerait les gouvernements à prendre des mesures rapides pour la contenir. « Malgré ce flux constant de rapports, Trump a continué à minimiser publiquement et en privé la menace que le virus représentait pour les Américains. Les législateurs, eux aussi, ne se sont pas vraiment attaqués au virus avant ce mois-ci [mars, NDLR] », note le quotidien américain. C'est dans ce contexte qu'un sénateur américain républicain, Richard Burr, a vendu des dizaines d'actions d'une valeur comprise entre 628 033 et 1,72 million de dollars alors qu'il avait tous les rapports des agences de renseignements dans les mains. Accusé de délit d'initié, le sénateur s'est défendu en disant qu'il s'était basé sur des informations accessibles au public pour ses ventes. Le comité sénatorial d'éthique va mener une enquête.