L'association Emmaüs va-t-elle trop loin ? C'est ce que dénoncent des commerçants d'Ornans, une ville du Doubs. Ils estiment que l'antenne locale, qui récolte environ 250 000 euros par an, leur fait une « concurrence moralement déloyale » et menace leur activité, explique France 3 Bourgogne Franche-Comté. Deux fois par semaine, le local de l'association de cette bourgade situé à 25 kilomètres au sud de Besançon organise des ventes de meubles, des vinyles, des vêtements, de l'électroménager, ou encore de chaussures, annoncées sur Facebook. À chaque fois, ce sont des produits de seconde main. Mais les commerçants de cette commune de moins de 5 000 habitants y voient une rude concurrence. « Nous, on paye la TVA, on paye la CFE, on paye tout, on paye un loyer. Eux, ils ont des aides et ils ont de la marchandise gratuite », estime Nadège Saint-Cluque, gérante d'un magasin de chaussures. André Blachon, président de l'association des commerçants d'Ornans, appuie cette analyse. Il a écrit à Hubert Trapet, le président d'Emmaüs France, pour dénoncer ce qu'il décrit comme une « machine à cash ». André Blachon explique ainsi que les produits qui sont censés être donnés par des particuliers arrivent par « palettes » et qu'Emmaüs Ornans fait la promotion des nouveautés sur sa page Facebook. Face à ces accusations, Marc Bianconi, le président d'Emmaüs Ornans, joue la carte des chiffres. Selon lui, la vente de produits neufs, rendue possible grâce à des accords nationaux, ne représente que « 5 à 10 % » des ventes.