Pour la première fois, une entreprise du CAC 40 a été reconnue coupable de harcèlement moral institutionnel. Vendredi 20 décembre, France Télécom a été condamné à la peine maximale encourue, une amende de 75 000 euros. Les trois anciens dirigeants à un an de prison dont 8 mois avec sursis, assortis de 15 000 euros d'amende.
En 2008 et 2009, l'entreprise avait connu une vague de suicides qui avait alerté l'opinion publique. Dans sa décision, le tribunal estime que la direction a maintenu le plan «NExT», qui a entraîné le départ de 22 000 salariés, alors qu'elle était consciente des risques. Il parle d'une politique à marche forcée, d'une banalisation des départs et d'une usure psychique chez les agents.
A la sortie de la salle d'audience, certaines parties civiles étaient en pleurs, soulagées par la décision du tribunal, même si cette condamnation n'enlève rien à cette douleur.
«Après 15 ans de souffrance au travail, une tentative de suicide sur mon lieu de travail en 2011 et deux accidents du travail, dont le dernier en 2018, je peux dire qu'aujourd'hui il y a une page de ma vie de salariée d'Orange qui se tourne», témoigne Agnès Panier, l'une des 150 parties civiles.
Certaines victimes regrettent cependant la faiblesse de la condamnation. L'ancien PDG de France Télécom, Didier Lombard, a quant à lui annoncé qu'il allait faire appel.