Le projet de loi de réforme de l'audiovisuel, présenté ce lundi 2 décembre, promet de longues joutes parlementaires. Les médias publics, les plateformes de streaming vidéo, les producteurs de cinéma ainsi que les radios vont s'écharper pour y introduire des amendements. « La loi audiovisuelle ne bougera pas avant le débat parlementaire », qui interviendra début 2020, a récemment fait savoir aux Échos le ministre de la Culture Franck Riester. Elle sera surtout complétée par une salve de décrets très importants qui font partie intégrante de la réforme. Objectif du gouvernement : réaffirmer la souveraineté culturelle de la France à l'ère numérique. Le futur cadre législatif et réglementaire traite de nombreux sujets brûlants. Comme la suppression du signal hertzien de France 4 (canal 14) et France Ô, qui passent au seul format numérique à la rentrée scolaire 2020 ; la création de la holding publique commune à France Télévisions et Radio France ou encore, l'arrivée de la publicité dite segmentée ou géolocalisée et de films de cinéma pour les chaînes privées et un renforcement de certains pouvoirs du CSA. Le gendarme de l'audiovisuel récupère l'Hadopi, le dispositif de lutte contre le piratage, et devient l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), donc un « super gendarme ».