Selon Salimou Bah, un de ses amis, c’est bien un gendarme qui a tiré sur Karfa. « On était assis derrière la cour lorsqu’on a aperçu deux pick-up de la gendarmerie venir : l’un est venu d’un côté, l’autre de l’autre côté, ils nous ont ceinturé. Puisqu’on avait plus où aller, on a donc essayé de fuir pour rentrer dans la cour. Dans nos manœuvres pour ouvrir le portail de la cour, un gendarme armé d’un fusil PMAK a tiré sur les deux jeunes. Je veux parler de Mamadou Karfa Diallo et de Thierno Sadou Bah. Sinon nous, nous ne manifestions pas. Nous étions juste assis derrière la cour. Après avoir tiré sur eux, le gendarme est venu braquer son fusil sur moi aussi, il a dit qu’il va achever Thierno Sadou Bah qui n’était pas encore mort et me tuer moi aussi. Je l’ai alors supplié de ne pas le faire. Je lui ai dit que déjà le second est sur le point de mourir. C’est ainsi qu’il a insulté ma mère, et m’a dit de dire d’accord, j’ai obtempéré. Ça, il l’a fait au moins trois fois, j’ai dit aussi d’accord trois fois. C’est ainsi qu’il a enlevé son fusil sur moi et est remonté dans leur pick-up », a témoigné Salimou Bah.