Huile de palme : le monde n’en a jamais consommé autant (et ce n’est pas une bonne nouvelle)
Décriée par les défenseurs de l’environnement, l’huile de palme provoque déforestation et menace d’extinctions d’espèces animales. Pourtant, elle reste de loin l’huile végétale la plus consommée au monde. Peu chère, présente dans les produits alimentaires, les cosmétiques et les carburants, sa production a quasiment quadruplé en 20 ans. Aujourd’hui, l’Inde et la Chine se ruent dessus à coups de millions de tonnes.
Elle n’a pas bonne presse. À tel point que les rayons des grandes surfaces regorgent maintenant de produits fièrement estampillés « sans huile de palme ». On lui prête bien des maux, notamment sur l’environnement. À juste titre, même si l’on oublie parfois que sa culture, peu chère et au rendement excellent, a permis de sortir de la pauvreté des dizaines de milliers de personnes.
Pour le reste, c’est vrai, son succès mondial depuis vingt ans a vu sa production quasiment multipliée par quatre, pour atteindre 75 millions de tonnes cette année. Et a vu parallèlement disparaître des centaines de milliers d’hectares de forêts et tout un pan de biodiversité, les orangs-outans de Bornéo et de Sumatra en tête.
Près de 30 millions d’hectares
Rien d’étonnant : près de 30 millions d’hectares sont consacrés, sur notre planète, à l’huile végétale la plus consommée au monde.
Cela ne va pas aller en s’arrangeant dans les années qui viennent. Pour la simple raison que deux des plus gros consommateurs d’huile de palme, l’Inde et la Chine, augmentent leurs importations – et leur production - de façon exponentielle : 10 millions de tonnes pour la première, près de 7 millions de tonnes pour la seconde.
L’Europe, même si elle tord le nez face à un produit très mal considéré, n’a pas l’intention de diminuer ses importations. Pour une raison simple : environ la moitié d’entre elles servent encore à fabriquer les biocarburants, malgré la menace du changement de législation européenne à ce sujet.
Un biocarburant décrié, mais en augmentation
En France, la proportion est même de 60 %. Et, en juillet, malgré les critiques des ONG, Total a démarré sa raffinerie de biocarburants de La Mède (Bouches-du-Rhône), l’une des plus grandes d’Europe. Laquelle aura une capacité de production annuelle de 500 000 tonnes de biocarburants.