Les journalistes "d'Envoyé Spécial" livrent de nouveaux éléments sur l'affaire Benalla. Dans le magazine diffusé hier soir sur France 2, Tristan Waleckx et Romain Boutilly se sont intéressés à trois pans de l'enquête autour de l'ex-conseiller d'Emmanuel Macron : la disparition du coffre-fort de son domicile avant sa perquisition, sa relation avec des milieux d'affaires controversés, et le contrat de sécurité privé le liant à l'oligarque russe Iskandrr Makhmudov.
Le 20 juillet, les policiers se rendent au domicile de Benalla d'Issy-les-Moulineaux. Mais la perquisition est reportée au lendemain car l'ex-conseiller affirme qu'il n'est pas en mesure de fournir les clés de chez lui. Lorsque les enquêteurs arrivent sur place, le 21 juillet au matin, un coffre-fort appartenant à Alexandre Benalla a disparu. Lors de son interrogatoire de première comparution, il se justifie : "Le 19 juillet, ma femme m’a appelé pour me dire qu’il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, des objets de valeur et notamment les armes."
Selon Libération, ce mystérieux "ami" n'est autre que Chokri Wakrim, un militaire de 34 ans, compagnon de Marie-Elodie Poitout, cheffe démissionnaire de la sécurité du Premier ministre.
Le militaire a accepté d'échanger longuement avec les journalistes "d'Envoyé Spécial" pour donner sa version des faits. Chokri Wakrim pense qu'il a servi de fusible. "On m'accuse de tout : coffre-fort, contrat russe, enregistrement. J'étais la cible la plus facile à abattre." Il réaffirme, alibi à l'appui, qu'il n'a pas déplacé le coffre-fort : "Ce week-end là, je n'étais pas là", dit-il aux journalistes qui ont pu se procurer la feuille d'émargement avec l'activité de son service. Ce document montre qu'il était de permanence du 20 au 23 juillet, sur la base de Villacoublay (Yvelines) au moment de la disparition du coffre.
Chokri Wakrim apporte une autre révélation : selon lui, il existerait un deuxième coffre-fort, qui se trouvait dans le bureau d'Alexandre Benalla. Ce dernier aurait demandé à un garde du corps d'Emmanuel Macron de vider discrètement ce second coffre.