Député européen 5 fois élu au Parlement, ancien ministre et ex-membre de Républicains, Alain Lamassoure l’assure : ce qu’il a préféré, dans sa carrière, c’est bien la politique européenne. « J’ai renoncé à une carrière politique nationale qui ne s’annonçait pas trop mal (...) pour me consacrer complètement au chantier européen. Pourquoi ? Car je me suis rendu compte assez vite que, désormais, les plus grandes décisions politiques ne se prennent plus à Paris, mais à Bruxelles et Strasbourg ».
Membre et représentant à plusieurs reprises du PPE, Alain Lamassoure assure qu’il s’apprête à voter pour Renaissance, la liste soutenue par Emmanuel Macron. « J’aurais souhaité que cette liste rejoigne le PPE, regrette-t-il cependant, qui est d’essence démocrate-chrétienne et qui correspond assez à la philosophie d’Emmanuel Macron. J’ai quitté il y a 18 mois, avec regrets, Les Républicains car je n’acceptais pas la dérive droitière, eurosceptique, qu’ils prenaient ».
Au sujet des « tensions » entre la France et l’Allemagne, notre invité relativise « la relation n’a jamais été facile ! », précise-t-il, ajoutant encore : « Sous François Hollande, la France regardait ailleurs et le moteur allemand tournait à plein régime. Aujourd’hui, c’est l’inverse : voilà deux ans et demi que le moteur allemand est en panne ! ».
Faut-il garder le Parlement européen à Strasbourg ? Outre-Rhin, AKK en tête, des voix s’élèvent pour que ce ne soit plus le cas. Alain Lamassoure explique : « Le Parlement est à Strasbourg et à Bruxelles (...) Le problème, c’est qu’au moment du marché commun de la petite Europe des 6, tout le monde comprenait et ressentait affectivement le symbole de Strasbourg, l’Alsace, que pendant des siècles la France et l’Allemagne se sont disputés. Avec l’élargissement vers le nord et surtout vers l’est, le symbole n’est plus perçu. Je crois qu’il est temps que la France commence à réfléchir et à faire des propositions sur un avenir ».