Insignifiant au début des années 1970, le Front national, porté par son sulfureux leader Jean-Marie Le Pen, réussit à réunir jusqu'à 15 % des électeurs à la fin des années 1980 et à marquer ensuite durablement le paysage politique français. Selon une accusation récurrente, notamment portée par la droite, cette ascension aurait été favorisée par un homme : François Mitterrand. Président de la République de 1981 à 1995, il y aurait vu l'opportunité de diviser ses adversaires. Mais selon la politologue Nonna Mayer, si cette accusation s'appuie sur des faits politiques avérés, il n'existe aucun lien entre eux qui révélerait une stratégie préétablie par Mitterrand.