Pour la Première ministre britannique, l’alternative est claire : soit le Royaume-Uni sort de l’Union européenne avec un accord, soit… il n’y aura pas de Brexit du tout. Mais le temps presse, le chrono tourne, et les Européens s’impatientent.
Theresa May a déclaré samedi 6 avril qu’il y avait désormais un choix clair entre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne avec un accord ou pas de Brexit du tout. Cette déclaration de la Première ministre britannique alors même qu’elle tente de trouver un compromis avec l’opposition travailliste pour sortir de l’impasse au Parlement.
Theresa May a échoué à trois reprises à faire adopter par la Chambre des communes l’accord de retrait qu’elle a négocié avec Bruxelles, des députés de son Parti conservateur et du Parti unioniste démocratique (DUP) d’Irlande du Nord - dont May dépend pour disposer de la majorité - ayant voté contre le texte.
Dans l’espoir de sortir de l’impasse au Parlement, elle s’est tournée vers le Labour, dont le chef de file Jeremy Corbyn a déclaré samedi qu’il attendait de voir bouger les lignes rouges fixées par la dirigeante conservatrice.
« Il y a des domaines sur lesquels les deux principaux partis sont d’accord : nous voulons tous deux la fin de la liberté de circulation, quitter l’UE avec un bon accord et protéger nos emplois », a déclaré May, selon un communiqué diffusé par ses services.
« C’est la base pour un compromis qui peut obtenir la majorité au Parlement, le seul moyen de tenir la promesse du Brexit », ajoute la Première ministre, soulignant que le temps presse. « Plus cela prendra du temps, plus grand sera le risque que le Royaume-Uni ne parte jamais », dit-elle.
Selon le Sunday Times, le gouvernement britannique envisage d’inscrire dans la loi un accord douanier avec l’UE dans le but de convaincre les travaillistes de soutenir un accord sur le Brexit, et les conseillers de May ont discuté de la possibilité d’offrir au Labour une place dans la délégation qui prendra part mercredi au sommet extraordinaire de l’UE.
Theresa May a formellement demandé vendredi au président du Conseil européen, Donald Tusk, un report de la date du Brexit au 30 juin, une demande que les Vingt-Sept semblent seulement enclins à accepter si la dirigeante britannique offre la garantie qu’elle parviendra à faire adopter l’accord de retrait.