L’exubérance artistique de la Sérénissime au XVIIIe, avant la chute de la République, s’empare du Grand Palais. Avec des fortunes diverses.
Fût-elle rongée par des crises économiques et sociales, affaiblie par des guerres coûteuses, au xviiie siècle, Venise demeure une ville-monde. Son exubérance artistique, sur fond de vie licencieuse, continue de fasciner l’Europe. C’est ce grand opéra d’avant la chute — l’arrivée des troupes napoléoniennes, en 1797 — que raconte cette exposition, à la fois riche et bancale. Manifestement, la chef d’orchestre (la commissaire Catherine Loisel) et la metteuse en scène (Macha Makeïeff) ont interprété la partition chacune à leur manière. Scientifique, thématisée pour la première, à travers la présentation des institutions et des focus sur les arts décoratifs, la musique et la peinture. Ludique, astucieuse pour la seconde, qui a imaginé un labyrinthe, aux perspectives qui se dérobent. Un dédale à la vénitienne, dans lequel les œuvres sont particulièrement bien éclairées.