Avec sa tribune appelant à une renaissance européenne, Emmanuel Macron n’hésite pas à marcher sur les plates-bandes de la droite. «[px_nbsp:nbsp]Protéger[px_nbsp:nbsp]» est le verbe clé du discours présidentiel, comme cela fut celui de Nicolas Sarkozy en son temps. Le chef de l’Etat fait l’éloge de la frontière, appelle à une remise à plat de Schengen. Préférence européenne en matière économique, traité de défense digne de ce nom, ce sont aussi des mots doux qui sonneront à l’oreille des électeurs de droite en vue des élections européennes.
Flairant le piège, Les Républicains ont tout de suite riposté. Pour eux, la volonté de protection d’Emmanuel Macron ne serait que des mots.
C’est la France que j’aime ! C’est le cri du cœur qu’a poussé Jean-Pierre Raffarin après cette tribune. Dans Le Figaro, l’ex-Premier ministre a rendu public son soutien à la liste macroniste en vue des élections européennes. Ce n’est en rien une surprise. Depuis des mois, le rapprochement s’esquissait. Et comme ce n’est pas une surprise, les réactions ont été prévisibles. Dans la majorité présidentielle, on s’est félicité de ce soutien. Chez les Républicains, on a dénoncé ce ralliement.
Pour l’instant, l’exclusion de Jean-Pierre Raffarin des Républicains n’est pas à l’ordre du jour. L’ancien Premier ministre, lui, n’adhérera pas à la République en marche. Son souhait est, explique-t-il, de rassembler toutes les chapelles de la droite et du centre après les européennes. Pour cela, il cite les noms de Bruno Retailleau, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Franck Riester ou Christian Estrosi. Il ne cite pas en revanche celui d’Edouard Philippe. C’est pourtant longtemps au Premier ministre qu’il avait pensé pour prendre la tête d’une telle famille de la droite et du centre rassemblée.