La cour d’assises de Paris a rendu son verdict, ce jeudi 31 janvier, dans l’affaire du viol d’une touriste canadienne par deux policiers au 36 Quai des orfèvres dans la nuit du 22 au 23 avril 2014. Les deux policiers accusés ont été condamnés à sept ans de prison ferme.
Après deux semaines d’audience, la cour d’assises de Paris a condamné les deux ex-policiers, Antoine Quirin et Nicolas Redouane, à sept ans de prison ferme pour le viol d’une touriste canadienne, au printemps 2014, au 36 quai des Orfèvres à Paris. Un verdict conforme aux réquisitions de l’avocat général.
« Ils ont été reconnus coupables de viol en réunion », a déclaré le président de la cour d’assises, Stéphane Duchemin. La cour a été « convaincue » par « les déclarations constantes de la victime » et par « les éléments scientifiques et techniques », dont les expertises ADN et les analyses de la téléphonie, a ajouté le président.
Ces deux policiers, ex-membres de la prestigieuse BRI (brigade de recherche et d’intervention), comparaissaient depuis le 14 janvier dernier, pour le viol d’une femme, âgée aujourd’hui de 39 ans, au cours de la nuit du 22 au 23 avril 2014, dans les locaux de l’ancien siège de la police judiciaire parisienne.
« La particulière gravité des faits »
La cour a également pris en compte « la particulière gravité des faits » à l’encontre d’une jeune femme sous l’influence de l’alcool et le « lieu de commission des faits », le siège de la PJ. La cour a ordonné l’inscription des deux ex-policiers au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
Les deux hommes, qui ont été menottés, devront en outre verser 20 000 € à la victime. Antoine Quirin a éclaté en larmes à l’énoncé du verdict.
Avant que la cour ne délibère au terme de deux semaines et demie d’audience, les accusés avaient dit leurs derniers mots : « Je reconnais en tant que policier que je n’aurais jamais dû amener [la plaignante] dans les locaux de la BRI », avait dit Nicolas Redouane. « Je n’ai jamais, jamais, jamais agressé, violenté, violé [la plaignante] ».
« Ça fait 5 ans que c’est un cauchemar pour moi, ma famille, mon fils qui m’a dit ce matin :"Rentre pas tard ce soir"», avait enchaîné Antoine Quirin. « J’ai peut-être été infidèle mais je n’ai jamais violé une femme. Je n’ai jamais violé cette femme ».
Plusieurs dizaines de policiers étaient venus soutenir leurs collègues.