S'exprimant devant le conseil municipal de Gasny dans l'Eure, peu avant de s'installer parmi 600 maires dans un gymnase de Grand Bourgtheroulde et de lancer ainsi le débat national, Emmanuel Macron a déclaré, au sujet du traitement de la pauvreté:
"Une partie du traitement de la pauvreté (...) est dans un travail collectif très fin où il faut des travailleurs sociaux, où il faut des gens qui sont en situation de difficulté mais qu'on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent. Mais ils sont tous acteurs".
L'utilisation du mot « déconner » dans ce contexte a été dénoncée par plusieurs responsables de l'opposition avant la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Le président n'a rien compris. Sa façon de jeter en pâture les plus faibles est insupportable", a déclaré Olivier Faure, le patron du PS. "Après les 'illettrés de Gad', 'les cyniques et les fainéants', 'le pognon de dingue des minima sociaux', 'les Gaulois réfractaires au changement', 'les gens qui ne sont rien', voici 'les pauvres qui déconnent...", énumère Régis Juanico, apparenté PS.
"L'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français!", a dénoncé Valérie Boyer, membre des Républicains, sur Twitter. "Qu'il se taise!" Emmanuel Macron "lance le grand débat en ciblant les Français en difficulté qui 'déconnent'. Comment rassembler et apaiser le pays si on continue de stigmatiser et d'opposer les Français entre eux? Il faut un changement de politique mais aussi d'attitude de la part du pouvoir", a ajouté Daniel Fasquelle, également Républicain.