Débat national et mariage pour tous: «Attention aux groupes de pression tentés de rejouer le match», prévient Nathalie Loiseau

Lopinion.fr 2019-01-09

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Présente à Bruxelles mardi pour un conseil des affaires générales, Nathalie Loiseau s’est offusquée du soutien de plusieurs ministres italiens envers les Gilets jaunes. «Cela ne m’a pas plu, affirme la ministre, et ça n’a pas plu ni au gouvernement, ni aux Français. C’est de l’ingérence et je n’ai pas manqué de le dire à mon collègue italien». 



Elle ajoute: «J’ai demandé des explications, on m’a répondu que M. Di Maio ne s’exprimait pas en tant que membre du gouvernement mais en tant que chef d’un mouvement politique (…) Mais quand on est au gouvernement, on est au gouvernement !»



De son côté, Matteo Salvini s’est montré encore plus critique envers le gouvernement français, affichant ouvertement son soutien aux Gilets jaunes. «C’est son habitude, il est en campagne électorale permanente, affirme Nathalie Loiseau. Simplement, je ne pense pas que cela règle les difficultés de l’Italie. Je pense que, lorsqu’on est au gouvernement, on est là pour traiter du bien-être de ses concitoyens. Je ne vois pas en quoi se mêler de la question des Gilets jaunes améliore la vie des Italiens ! (…) C’est une manière de détourner l’attention de leurs problèmes». 



Etrange soutien s’il en est, lorsque l’on sait que l’Italie interdit depuis une vingtaine d’années l’occupation des ronds-points ! «C’est ce que beaucoup d’Italiens ont fait remarquer en leur disant qu’ils se précipitaient sur un mouvement qui occupe des ronds-points ! C’est curieux. Le droit de manifester est un droit important, de même que le droit de circuler librement». 



Mais la France ne se mêle-t-elle jamais, de son côté, des affaires des autres ? «Nous nous mêlons de ce qui concerne l’Union européenne. Quand nous parlons de l’état de droit, menacé dans certains pays. Ce n’est pas pour faire de l’ingérence mais quand on est dans la même union européenne et qu’on a accepté les règles du jeu et ses valeurs fondamentales (…) ça nous regarde», affirme notre invitée. 



Au sujet du grand débat national, Nathalie Loiseau explique: «Il sera transpartisan, pluraliste, neutre et touchera tous les sujets (…) C’est un dialogue que j’appelle de mes vœux, à condition qu’il soit respectueux (…) ». Mariage pour tous, PMA, peine de mort… comment gérer ces sujets qui ne figurent pas au programme du débat ? «Le débat est libre en France (…) mais on ne va pas rouvrir des sujets sur lesquels la représentation nationale s’est prononcée et qui tiennent à nos valeurs. Attention aux groupes de pression qui seraient tentés de refaire le match (…) La démocratie participative est un bel outil à manier avec les yeux ouverts». 



Concernant la place que prendra l’Europe dans ce grand débat, la ministre affirme: «La question de rester ou non dans l’UE, je crois que les Français se sont exprimés dessus au deuxième tour de la présidentielle (…) Je n’ai pas l’impression qu’ils veulent sortir de l’Union ou de l’euro. On s’aperçoit d’ailleurs que Marine Le Pen est très en peine d’expliquer ce qu’elle veut faire (…) c’est incohérent et elle ne sait plus quoi dire». 


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