Le cardinal Philippe Barbarin, 69 ans, archevêque de Lyon, aurait-il dû dénoncer à la justice les agressions sexuelles du père Preynat, commises sur plusieurs dizaines de jeunes scouts, dans les années 1980 et jusqu’en 1991 ? C’est ce qu’aura à juger le tribunal correctionnel de Lyon, à partir de ce lundi. Le procès doit durer trois jours.
« Demandons au seigneur que s'accomplisse le travail de la justice, demandons lui aussi qu'il guérisse tout ce qui doit l'être, dans le coeur des victimes d'actes de pédophilie aussi injustes que terribles », a déclaré le cardinal, dimanche, dans une lettre lue par son évêque auxiliaire Mgr Emmanuel Gobilliard, abondamment applaudi dans une salle de l'Université catholique de Lyon archi-comble.
À partir de ce lundi, à l’initiative de dix victimes de Bernard Preynat, l’archevêque de Lyon va être jugé pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs et non assistance à personne en péril. Deux délits pour lesquels il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Cinq autres prévenus vont également comparaître pour les mêmes motifs dont Maurice Gardès, l’archevêque d’Auch et Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers.