Rinaldo Alessandrini dirige le Choeur et l'Orchestre philharmonique de Radio France dans la Missa brevis de Mozart, avec barbara Vignudelli, Sarah Dewald, Cyril Verhulst et Grégoire Guérin. extrait du concert de noël donné le 22 décembre 2018.
Une grande partie de la musique religieuse de Mozart a été composée avant sa vingt-cinquième année, du temps où le jeune homme exerce les fonctions de musicien d’église au service du prince-archevêque de Salzbourg. De cette époque qui précède son installation à Vienne en 1781, datent seize messes. Malgré leur caractère fonctionnel et « de circonstance », celles-ci contiennent de magnifiques pages, que les chefs-d’œuvre inachevés de la période viennoise (la Grande messe en ut mineur et le Requiem) ont éclipsées.
La Missa brevis K 275 n’est pas destinée à l’archevêque Hieronymus Colloredo, dont on sait les relations difficiles que Mozart entretenait avec lui. N’ayant pu obtenir un congé pour le voyage à Paris qu’il projetait, le musicien avait présenté sa démission en août 1777 à son patron, peu compréhensif. Cette messe dont on ignore le commanditaire fut créée en décembre, dans l’église Saint-Pierre de Salzbourg, alors que l’auteur prolongeait son séjour à Mannheim avant de partir pour la France. Son titre de « messe brève » s’explique par sa durée modérée et la simplicité des moyens mis en œuvre. L’inspiration mélodique est franche et presque populaire, et l’orchestre réduit au minimum, bien que Mozart en tire toutes les possibilités expressives. Chaque prière fait l’objet d’un seul numéro, dans lequel solistes et chœur interviennent alternativement, à l’exception du Sanctus, chanté par le seul chœur, dont la seconde partie, Benedictus, est traitée sous la forme d’une aria pour soprano solo.