Elle était musicienne
Au talent très instinctif
Une vraie magicienne
Je lui disais, admiratif :
Oh, qu'elle est jolie cette lutte
Entre ta bouche et tes dix doigts
Lorsque tu me joues de la flûte
Tout en douceur comme on le doit
Si tu n'en tires que des larmes
C'est que tu as du sentiment
Ce n'était qu'une fausse alarme
Reprends au premier mouvement
Et vas-y, joue... oui, joue
Tes soupirs, tes silences
J'en suis fou, archi-fou
Quand ils creusent tes joues
Et comme Noé sur son arche
Quand ma maison viendra flotter
Que je serai le patriarche
Devenu sourd à tes beautés
Tu ne me joueras plus de flûte
La lassitude et l'âge aidant
Adieu, musicales volutes
D'accord, oui, mais en attendant...
Vas-y, joue... oui, joue
Tes soupirs, tes silences
J'en suis fou, archi-fou
Quand ils creusent tes joues
Oh, qu'elle est jolie cette lutte
Entre ta bouche et tes dix doigts
Elle était musicienne
Une vraie magicienne
Qu'elle était jolie cette lutte