Il y a tout juste un an éclatait l'affaire Fillon. Le Canard Enchaîné révélait que le candidat à la présidentielle avait embauché pendant huit ans son épouse comme attaché parlementaire. Le début d'une longue série de révélations dont certains candidats à l'élection se sont délectés, révèle franceinfo. Comme ce fut le cas de Philippe Poutou. "Je reconnais que c'était plaisant. J’attendais la semaine suivante avec impatience, comprenant bien que Le Canard avait décidé de s’amuser un peu, au-delà du scandale, de ces mœurs de corruption. C’était quand même de bons moments, des moments de vérité. En plus, ça tombait sur celui qui se la jouait propre et rigoureux", raconte l'ex-candidat du NPA à franceinfo.
Mais cette affaire a pour la plupart des candidats chamboulé leur campagne. "Le premier sentiment que l'on a eu, c'est qu'on n'allait parler que de ça. On s'est dit : 'La campagne va être arrêtée et pour nous, ça va être un problème'", explique le coordinateur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Même son de cloche du côté du Front national. "Il n'y a pas eu de campagne. Ça a été un phénomène acoustique tellement puissant qu'il a recouvert tout débat intelligent", déplore pour sa part Gilbert Collard.
Après sa mise en examen, presque tous envisageaient le retrait de François Fillon, mais pas Marine Le Pen et Emmanuel Macron, persuadés que le candidat Les Républicains s'accrocherait. Très rapidement, les équipes de Hamon, Mélenchon et Le Pen réalisent que cette affaire ne va profiter qu'à un candidat, se souvient l'ex-porte-parole du candidat de la France insoumise. "L'affaire Fillon révèle l'écroulement du vieux monde et elle a permis au parti des médias de faire croire que Macron incarnait le nouveau monde".