: « La perte ou laltération partielle de cet énorme corpus, encyclopédique au sens le plus pur du terme, puis sa récupération progressive, largement due à lIslam, a influé sur lhistoire des encyclopédies en Occident pendant deux millénaires21. » Héraclide du Pont (388-310), qui a été un disciple de Platon, de Speusippe et dAristote, aurait été un des premiers auteurs à composer, en plus de ses travaux philosophiques, des ouvrages sur les principaux arts libéraux : grammaire, rhétorique, dialectique, musique et géométrie22. Parmi bien dautres savants polyvalents, il faut citer le nom de Callimaque de Cyrène (vers 310-240) qui, en plus dêtre poète et grammairien, a touché à une grande variété de sujets. Ératosthène, également de Cyrène (276-194), a laissé des travaux de mathématiques, dastronomie et de géographie de grande valeur, notamment une mesure de la circonférence terrestre étonnamment précise. On a aussi retenu le nom de Posidonios (135-51), qui était à la fois géographe, historien et mathématicien, mais son œuvre est complètement perdue. La volonté de savoir sest aussi traduite par la construction de bibliothèques. La Bibliothèque dAssurbanipal érigée à Ninive au viie siècle av. J.-C. contenait 30 000 tablettes dargile23. Celle dAlexandrie, fondée en 288 av. J.-C., fut la plus importante bibliothèque de lAntiquité ; elle comptait déjà 490 000 rouleaux à lépoque de Ptolémée II Philadelphe et attira pendant des siècles les savants du monde méditerranéen24. De lénorme quantité de savoir alors accumulée, seule une infime partie a été traduite en latin. Les Romains, en effet, ne sintéressaient guère aux questions théoriques et se contentaient des applications pratiques sans chercher à en approfondir les fondements mathématiques, géométriques ou astronomiques. Cest seulement à la faveur de lépanouissement de la civilisation arabe au xiie siècle que lon a traduit en latin les o