Selon une vaste enquête portant sur le développement au Maroc, le taux de pauvreté s’est sérieusement aggravé depuis 10 ans. Plus de12 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, parmi une population totale de plus de trente millions. Dans les campagnes, c’est une personne sur quatre qui est vulnérable,« Comment survivre avec un dollar par jour ? », se demande Touhami Abdelkhalek, l’un des rédacteurs du volumineux Rapport sur le développement humain au Maroc, « La question est sérieuse d’autant plus que les dépenses de l’État au niveau social ont connu de sérieuses baisses depuis l’imposition de programmes d’ajustement structurel. Depuis longtemps, en effet, le Maroc rural est quadrillé par un filet de sécurité communautaire dense, à travers des pratiques comme la jmaâ (entraide agricole), la twiza (corvée collective) ou l’agadir (grenier collectif). Le système de pouvoir cache des réalités que les élites marocaines préfèrent ignorer. Les couches privilégiées, souvent connectées d’une façon ou d’une autre à la monarchie, continuent de dominer et de s’enrichir. Ainsi, le 10 % le plus riche de la population exerce près de 40 % des dépenses, contre 1,2 % pour les 10 % les plus pauvres. Au niveau local, ces cercles restreints profitent de l’exclusion, de l’analphabétisme, de la misère.
le Maroc s’en va vers une grave crise de l’eau. Déjà 30 % de la population rurale est en déficit d’eau potable, mais la situation pourrait s’aggraver, le Maroc pourrait manquer d’eau d’ici 2025, notamment à cause du réchauffement de la planète. Le dilemme des décideurs politiques est grand, quand on considère que les revenus du pays dépendent en bonne partie d’une agro-industrie fortement consommatrice d’eau : 93 % de l’eau sert à l’agriculture irriguée.