Chris Froome a longtemps cru pouvoir réaliser le coup parfait et déposséder Richie Porte du maillot jaune de ce Critérium du Dauphiné, mais le Britannique a fini par craquer. Parti à l'attaque dans les derniers hectomètres du Col de la Colombière, le leader du Team Sky a lancé les hostilités àplus de 35 kilomètres de l'arrivée. Creusant son avance dans la descente, il a ensuite pu compter sur le retour de Michal Kwiatkowski pour rouler en plaine jusqu'à l'ultime ascension du Plateau de Solaison. Virtuel maillot jaune pendant un temps, Froome a cependant vu son rival australien refaire peu à peu son retard, jusqu'à se faire reprendre dans les deux derniers kilomètres.
Accusant le coup après les efforts consentis, le natif de Nairobi franchit la ligne 21 secondes derrière son ancien coéquipier et tombe même du podium final. "Nous savions qu'en étant aussi courte, cette étape serait rapide. Le meilleur moyen d'isoler Richie était de mettre son équipe sous pression et on a vu des attaques dès le premier col. Il fallait être là donc Froomey et Kwiato ont attaqué aussi, et c'est devenu très compliqué pour Richie. Comme il n'avait plus d'équipiers, nous avons essayé de durcir encore la course. Froomey a travaillé dur mais il lui a manqué un peu dans les cinq derniers kilomètres", a expliqué son directeur sportif Nicolas Portal, satisfait de la performance de son coureur.
Le Français ajoutant : "C'est un Dauphiné différent des dernières années, nous sommes venus ici pour gagner mais Richie était super fort, tout comme Fuglsang. Je pense que ces deux hommes ont été un peu meilleurs que nous mais l'équipe a été fantastique. Froomey est sur la bonne voie, il progresse jour après jour et cela va continuer. Il a très bien fini la course, cela n'a pas payé avec la victoire mais nous avons très bien travaillé. Nous avons hâte d'être sur le Tour". Froome devra donc attendre au moins une année supplémentaire pour remporter un 4e Critérium du Dauphiné, performance jamais encore réalisée. Le Britannique arrivera donc sur le Tour de France sans la moindre victoire au compteur, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2012. Il n'en perdra pas pour autant son statut de favori à sa propre succession, mais voilà peut-être le signe que ses adversaires auront davantage d'opportunités que lors des dernières années.