La Guerre des Mafia Mexicains a la Frontière d Arizona-Documentaire choc 2017
Au Mexique, dans le village de Michoacán, un homme, José Mireles, mène la guerre au cartel de la drogue qui sévit dans la région. Ce physicien, qui se fait appeler El Doctor, dirige un groupe d'autodéfense, Autodefensas. Parallèlement, en Arizona, dans la vallée de la Cocaïne, le vétéran Tim «Nailer» Foley lutte avec son groupe paramilitaire, Arizona Border Recon, contre l'invasion des cartels mexicains et des narcotrafiquants. Dans ce canyon désertique de 84 kilomètres, les citoyens ont pris le relais des autorités et de l'Etat...
C'est une immersion haletante auprès de leaders de milices citoyennes qui, de chaque côté de la frontière mexico-étatsunienne, se dressent contre les cartels de la drogue. A Altar Valley, Arizona, Tim Foley, belle gueule burinée de cow-boy droit dans ses bottes, patrouille dans les montagnes arides avec son bataillon de volontaires en tenue paramilitaire. Ils traquent les trafiquants, mais aussi les migrants économiques, une menace pour le pays, assurent-ils. Les médias les disent fascistes sur les bords ? Eux se voient comme les derniers remparts d'un pays submergé, qui part en vrille. Dans l'Etat mexicain du Michoacán, le charismatique José Mireles, médecin chirurgien aussi viril qu'éloquent, pousse les villageois à la révolte contre les organisations criminelles. Ses « groupes d'autodéfense » boutent les narcos hors des villages et des villes à coups de fusil-mitrailleur, sans toujours faire dans le détail. Au risque de semer la terreur à leur tour ?
Le réalisateur leur colle aux basques y compris quand ça chauffe et que les balles fusent. Photographie grandiose, mouvements de caméra spectaculaires, son qui pète, tension narrative qui ne faiblit jamais... Tout est fait pour nous clouer au siège. Et ça marche. Pas étonnant que ce film, taillé comme un blockbuster, rafle des prix (à Sundance notamment). Cependant, et c'est sa limite, Cartel Land ne propose ni état des lieux, ni même de quoi mesurer les forces en présence. Il s'adresse à nos tripes, pas à notre cerveau. — Marc Belpois