Des vies bouleversées après le décret Trump : témoignages

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Ils sont Irakiens, Syriens, Yéménites, tous réfugiés, ici, en Jordanie. Ils espéraient trouver un havre de paix aux Etats-Unis, mais cet espoir a tourné court après le décret Trump… Ils sont subitement tombés dans les limbes administratifs alors que tout se présentait bien et ne savent pas quand ils en sortiront…

C’est ce qui est arrivé à cette famille yézidie du Sinjar dans le nord de l’Irak. Après avoir fui les persécutions de Daech en 2014, ils avaient finalement tout réglé pour partir aux Etats-Unis où ils ont déjà des parents. Leur statut de réfugié avait été négocié sur le sol américain par l’Organisation internationale pour les migrations.

“La procédure a pris six mois, nous avons eu deux entrevues à Bagdad, nous avions terminé nos examens médicaux et l’organisation nous avait dit que nous partirions dans 10 jours, de nous tenir prêts. Mais ensuite, ils ont tout suspendu“, explique Hudeida Naif Rasho, le mari.

Cette maison à Allentown, en Pennsylvanie a été achetée pour deux familles de chrétiens orthodoxes de Damas par leurs proches, déjà aux Etats-Unis depuis 1978. Tout était prêt pour qu’ils commencent une nouvelle vie dans un quartier où vivent d’autres Syriens, idéal pour dépasser le problème de la barrière de la langue… et puis.

“Mes beaux-frères et leurs familles sont arrivés aux Etats-Unis avec leur visa de migrant (obtenu au bout de 13 ans), ils sont arrivés à 7h45 à l’aéroport de Philadelphie, pour être remis dans le prochain avion pour le Qatar, ils n’ont pas été autorisés à nous parler ou quoique ce soit…“, explique Sarmad Assali.

Pour ces étudiants de Denver, tous des réfugiés, ce décret Trump ravive des souvenirs douloureux et fait naître la peur d‘être encore plus stigmatisé. Jeneba Berety vient de Sierra Leone, elle est passée par la Gambie, ses parents ont mis quatre ans à obtenir leur statut de réfugié pour venir aux Etats-Unis :

“Je suis l’un de ces enfants, j’ai connu la guerre civile vous savez. Je me souviens le premier jour de notre arrivée, ce que ma mère a fait à l’aéroport, ma mère a embrassé le sol à genou, ça voulait dire ‘j’ai trouvé un havre de paix’.“

“Même si je suis citoyenne aujourd’hui, je reste musulmane. Et il est contre les musulmans. Alors que se passera-t-il s’il va plus loin, s’il cible les citoyens musulmans ? Vous savez, j’ai peur“, explique Zahra Andhulammer, irakienne.

L’avocate, Farah Al-Khersan, est spécialisée dans les questions d’immigration à Detroit. Elle est née en Irak. Vendredi, elle a été arrêtée quelques heures avec son mari, à la frontière, en rentrant d’un dîner au Canada. Depuis le décret, elle a reçu des milliers d’appels et de courriels de gens :

“Ils s’inquiètent d‘être forcés de repartir vers des pays où ils seraient l’objet de persécution, de menaces de mort. ... Oui, il y a donc beaucoup d’incertitude et de panique.“

Selon l’avocate, les Irakiens ayant travaillé pour l’armée américaine et ayant trouvé refuge aux Etats-Unis sont ceux qui paniquen

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