Une victoire de la base contre l’appareil… Le leader du Labour (parti travailliste britannique), Jeremy Corbyn, a été largement réélu samedi, à Liverpool, à la veille du congrès annuel de la formation, programmé jusqu‘à mercredi. Il l’a emporté avec 61,8% des voix face à un député gallois, Owen Smith, quasiment inconnu. Un triomphe.
“Il y a beaucoup plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous divisent, je pense qu’il faut faire table rase du passé et se mettre au travail ensemble”, a-t-il lancé à son auditoire, alors que le Labour vit l’une des pires crises de son histoire, nourrie par une défaite cinglante aux élections générales de 2010, six années dans l’opposition et une stratégie obscure lors de la campagne référendaire sur une sortie ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit).
Le projet de Jeremy Corbin de mener une “révolution démocratique” n’est pas sans rappeler le programme de partis comme Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Une ligne de gauche très éloignée de la troisième voie prônée par l’ex-Premier ministre travailliste Tony Blair (1997-2007) qui séduit de nombreux militants – 300 000 nouveaux membres depuis l’an dernier. Mais ne semble pas être porteuse d’un retour rapide au pouvoir.