Le bras de fer avec la justice a commencé pour Julian Assange il y a six ans.
En 2010, le fondateur de Wikileaks déclenche la colère de Washington. Sur son site internet, il fait publier 500 000 documents classés secrets défense sur la guerre en Irak et en Afghanistan, ainsi que 250 000 câbles diplomatiques.
L’ancien hacker devient un héros pour les uns, une menace pour Washington et d’autres gouvernements.
Il fait alors son entrée dans le palmarès des 68 personnes les plus puissantes du monde selon le magazine Forbes, reçoit plusieurs prix notamment d’Amnesty international.
Mais en décembre de la même année, il est arrêté par la police britannique. La justice suédoise vient d‘émettre un mandat d’arrêt européen à son encontre pour viol présumé. Assange sera libéré sous caution, avec un bracelet électronique, mais la machine judiciaire ne s’arrête plus.
L’ancien hacker nie les faits, et craint d‘être extradé aux Etats-Unis s’il est renvoyé en Suède. Sur le sol américain, il risque la prison à vie, potentiellement la peine capitale.
Il va donc épuiser tous les recours devant la justice britannique dans l’année et demi qui suit, puis le 30 mai 2012, le verdict de la Cour Suprême britannique tombe, sans appel.
Il est prononcé par son président, Lord Nicholas Phillips :
“La majorité a conclu que le procureur public suédois avait autorité à la fois sur le fond et sur la forme. Il s’en suit que la requête concernant l’extradition de Monsieur Assange a été faite conformément à la loi et que son appel contre son extradition est rejeté.“
Coup de poker, Julian Assange se réfugie alors au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres en juin 2012 et demande l’asile politique.
Le 19 août, il s’adresse à une foule de supporteurs, revêtu de son statut de “personne poursuivie pour crimes de nature politique” que lui a octroyé l’Equateur :
“Tant que Wikileaks est sous le coup de menace, la liberté d’expression et la santé de l’ensemble de nos sociétés le sont aussi.“
En février de cette année, après un an et demi d’enquête, le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU conclut que celle de Julian Assange en est une.
“Le groupe de travail estime que Julian Assange est victime d’une détention arbitraire et qu’il doit en conséquence retrouver sa liberté de mouvement, son intégrité physique doit être respectée“, explique Hong Seong-Phil, son rapporteur.
Or le bras de fer continue, de même que la surveillance qui a déjà coûté des millions d’euros. Seule avancée notable, un interrogatoire de Julian Assange par la justice suédoise pourrait avoir lieu le 17 octobre à l’ambassade d’Equateur de Londres.
Legal team for Julian Assange has issued a response to today's court decisionMore: https://t.co/meWwiELhhh pic.twitter.com/0pqyxNagD6— WikiLeaks (@wikileaks) 16 septembre 2016