Les devoirs de vacances de Hollande
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1/ Alors qu’il est candidat présumé à sa réélection, le chef de l’Etat va devoir à partir de cet été jongler entre un agenda de politique intérieure axé sur la présidentielle de 2017 tout en restant surchargé par les devoirs qui lui incombe en tant que chef de la diplomatie et des armées. Et les chantiers n’ont jamais été aussi nombreux.
A commencer évidemment par la grande révolution européenne qui commence après le vote des britanniques pour sortir de l’Union européenne. Le Conseil européen des 28 et 29 juin devra valider la volonté des 28 de refonder l’Union européenne. Probablement autour des questions de sécurité aux frontières et d’une meilleure intégration des politiques de défense. C’est ce que souhaite le Président même s’il n’est pas certain d’avoir une majorité d’européens à le suivre. Le deuxième chantier est militaire. Face à la menace djihadiste et aux crises migratoires qui en découlent, les armées françaises sont à la limite de leurs capacités. Au Sahel où elles sont présentes depuis trois ans ou au Levant : En Syrie et en Irak, l’armée de l’air qui participe à la coalition anti-Daech ne peut pas augmenter son effort. Et que dire des Forces spéciales engagées sur ce front irako-syrien, mais aussi en Libye et toujours au Mali.
2/ Tout cela sans compter les autres fronts diplomatiques où la France s’est engagée comme leader ou partenaire avec une demande forte de résultats. C’est le cas évidemment sur le dossier ukrainien.
Si François Hollande a réussi la première manche dans cette partie, en inventant le format Normandie qui rassemble russes et ukrainiens avec le parrainage de l’Allemagne, les accords de Minsk n’ont toujours pas débouché sur une solution politique et pacifique. Les combats ont repris dans le Donbass et la question de la frontière entre l’Ukraine et la Russie n’est pas réglée. Bref, en dépit du renouvellement des sanctions européennes contre Moscou, il n’est pas acquis que les choses s’arrangent d’ici la fin de l’année. Autre dossier où la France s’est mise en avant, le conflit israélo-palestinien. En cas d’échec à réunir les parties à l’automne prochain sous la pression internationale du sommet de Paris, François Hollande pourrait payer le prix de cette ambition, y compris sur le plan électoral dans les votes communautaires.
3/ Le calendrier électoral français sera perturbé d’ici 2017 par la montée des populismes en Europe, l’élection présidentielle américaine ou l’omniprésence de Vladimir Poutine sur les dossiers européens et proche-orientaux. Est-ce qu’en obtenant des résultats à l’étranger, le président Hollande aidera le candidat Hollande ? Ce n’est pas certain, mais l’inverse, des échecs qui déteignent sur son bilan, seraient plus embarrassants.