L'ancienne patronne emblématique d'Areva, Anne Lauvergeon, a été mise en examen ce vendredi 13 mai par les juges d'instruction dans l'une des enquêtes sur les zones d'ombre entourant le scandale Uramin. Cette société minière canadienne avait été rachetée par Areva en 2007, une opération qui s'est avérée désastreuse pour le géant français du nucléaire. Celle que l'on surnommait "Atomic Anne", qui a dirigé le groupe de 2001 à 2011, a été mise en examen pour présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations, a indiqué une source judiciaire après l'audition qui a duré toute la journée. "Ça a été fatiguant", a réagi son avocat, Me Versini-Campinchi sur iTELE. Concrètement, les juges d'instruction veulent établir si Anne Lauvergeon a fait pression pour minimiser les provisions pour dépréciations d'actifs dans les comptes du groupe, afin de retarder la découverte de l'effondrement de la valeur d'Uramin et masquer cet échec alors qu'elle tentait de se maintenir à la tête du groupe. Me Versini-Campinchi veut minimiser cette mise en examen : "Elle est mise en examen seulement pour une infraction formelle, c'est-à-dire une infraction qui est la conséquence de son statut de président du directoire du groupe Areva. Une infraction formelle que, matériellement, elle n'a pas pu réaliser (...), puisque ce n'est pas Anne Lauvergeon qui passe les écritures comptables d'un groupe de cette importance et de 100.000 salariés."