Le destin scandaleux d'un écrivain qui fut d'abord une aventurière, peut-être une espionne, avant tout une femme libre.
Isabelle Eberhardt est née à Genève en 1877, des amours illégitimes d'un ex-pope de l'Eglise Orthodoxe russe et de la femme d'un général de l'armée du Tsar convertie à l'Islam. Elle grandit dans l'univers clos de la Villa Neuve, aux abords de Genève.
Enfance austère et solitaire, toujours habillée en homme, entourée de ses frères et de son père, adepte de la philosophie nihiliste.
Très vite, elle tente d'échapper au despotisme paternel, cédant à sa fascination pour les contrées exotiques (elle a appris l'arabe classique). Elle s'absorbe dans les écrits sur le lointain Maghreb et embarque pour l'Afrique du Nord. Là, elle commence à écrire pour un journal local.
Rapidement, son style d'écriture et de vie inquiètent : elle s'enivre, fume du kif, finit souvent la nuit avec un indigène. Tantôt vêtue en homme, tantôt en femme, sa personnalité paradoxale, sa détresse authentique, suscitent l'hostilité des colonialistes français.