Les récifs coralliens constituent l’écosystème marin le plus diversifié de la planète et fournissent beaucoup de produits et de services de l’écosystème. L’écosystème récifal assure notamment la nutrition des populations riveraines tropicales grâce aux pêcheries et leur fournit un revenu par le biais du tourisme. Il garantit aussi la protection du littoral contre l’érosion, les effets délétères des ouragans et de l’élévation du niveau de la mer associée au réchauffement climatique. Cependant, les récifs coralliens sont aujourd’hui extrêmement menacés, non seulement à une échelle locale par action anthropique directe, mais aussi à l’échelle planétaire en liaison avec le changement climatique.
L’état de santé de l’écosystème corallien est étroitement lié au fonctionnement et à l’interaction des trois compartiments clés, coraux, algues et herbivores (poissons, oursins). Durant les deux dernières décennies, des basculements d’états (phase shifts) ont été observés, d’une dominance par les organismes calcifiants vers une dominance par les peuplements d’algues dressées, en liaison avec la mortalité des coraux, accompagnée d’une diminution des herbivores par surpêche. En broutant, les herbivores (poissons, oursins) peuvent contrôler la biomasse algale et reconditionner les substrats pour le recrutement des larves coralliennes. Ainsi, jouent-ils un rôle clé dans la résilience des récifs.
Par Mireille Guillaume