Dans la bretagne du XIXème siècle, une jeune mariée décide de fuir son domicile en semant la mort sur son passage.
Un drame psychologique qui tente d'embarquer le spectateur dans l'enfer de la schizophrénie .
Ce film est la seconde collaboration entre les associations ciné mayenne club et Frenezza prod après "I love you" (selectionné au festival du film d'Auch en 2013) . Avant-première au cinéma le VOX de mayenne le 19 décembre 2015 à 16h00
critique du magazine "l'écran fantastique" en juin 2016 : a la fin du XIXeme siecle , en bretagne une jeune femme s'apprête à se marier , mais le coeur n'y est pas. L'atmosphère est pesante. Le climat, caractérisé par une lourde chape de nuages qui fait barrage aux rayons salvateurs du soleil, pèse sur les psychés. Désireuse d'en finir avec des conventions écrasantes et la pression exercée par un entourage peu encin à se répandre en effusions de sentiments , la future épouse décide de prendre la tangente et de semer la mort sur son passage... Le postulat de "Manon" , un court-métrage glaçant sur bien des aspects , explore la thématique douloureuse de la schizophrénie , à travers la trajectoire d'une femme acculée par une vie de sacrifices. La suggestion prend ici une dimension particulièrement cruciale , en cela qu'elle permet de replacer l'histoire dans un contexte plus global. Par le biaes de petits détails , inhérents pour certains à l'époque et au milieu social , Sylvain Malin le metteur en scène, construit une ambiance tangible, qui évoque le cinéma gothique et le giallo de Dario Argento. Sans verser entièrement dans les codes qui régissent le film d'horreur, il tisse plutôt sa fresque en privilégiant le drame qui définit l'existence de son héroïne, en proise à de serieux problèmes psychologiques, aggravés par le harcèlement moral dont elle est probablement la victime. Par ce biais, Sylvain Malin en dit long sur la condition de la femme au temps jadis, et dresse ainsi un constat très pertinant, compte tenu du temps qui lui est imparti. Sans se priver d'etablir un bilan sans équivoque sur une époque révolue, il sait faire pruve d'une certaine modernité dans son propos , le tout en illustrant des exécutions sommaires tétanisantes de par leur nature crue. Sorte de poème funèbre aux forts accents de tragédie grecque, "Manon" prend des airs de lente mélopée. Bénéficiant d'une photographie qui accentue à la fois le réalisme de l'action mais dont les nuances soulignent également le côté cauchemardesque du scénario , le film s'avère une cruelle descente aux enfers, nourrie d'un desespoir effroyablement concret. Au final, cette triste déliquescence se démarque aussi bien par sa tonalité que par son esthétique travaillée, au regard des éléments qui constituent sa narration.
Gilles Roland , "l'ecran fantastique " Juin 2016