Quand il s’installe derrière sa table, à moins que ce soit une machine infernale, l’électro-bidouilleur fantasque fait naître bruits, sons et instrumentations, un air de rien. La machine s’emballe, crachant bulles de surprise, marionnettes et vieilles casseroles.
Imperturbable, l’homme joue des métamorphoses, passant de musicien virtuose au statut de cuisinier sonore. Il taille, rabote, superpose et polit les sons en direct, se laissant aller au délire verbal, musical et gestuel.
La vidéo s’en mêle, imposant simultanément ses images imprévues, aux supports inattendus.

Une jeune créature s’extrait de la machine et se retrouve propulsée dans un espace qui lui ressemble, mystérieux et fragile.
Poursuivie par son image, elle tente d’apprivoiser les multiples silhouettes qui dansent avec elle et plaquent sur l’écran le reflet de sa naïve candeur.
Le sol se fait sonore, délirant au rythme de sa contorsion.
Maladroite et pourtant étonnante, elle court au-devant des objets de la vie jusqu’à la rencontre du vieil homme qui lui ouvrira son monde baroque et décalé, riche en évocations.
Un monde sans histoire. Un simple chemin sonore et plastique hors normes, qui deviendra le souffle émergeant de ses nouveaux repères.
Invitant le spectateur dans une troublante ambiguïté entre l’image du corps en mouvement et l’image numérique manipulée, la musique d’objets et la musique électronique, le cirque et la danse ; ce théâtre profondément vivant,
magique et surréaliste où l’on retrouve les accents du cinéma muet, n’est autre qu’un jeu ludique entre réel et imaginaire. Il est destiné aux rêveurs petits et grands.