Origine du film : France
Durée : 52 minutes
Date de sortie : 2005
Mechti, le dernier combat (Les pensions des soldats coloniaux, Bordeaux, Maroc)
"Ce film dresse le portrait de Mohammed Mechti, ancien combattant marocain, engagé à 18 ans dans l'armée française, ayant servi toutes nos guerres depuis 39/45, et qui finit sa vie, ici, à Bordeaux loin des siens.
Pour toucher le minimum vieillesse que leur octroie aujourd'hui le gouvernement de la République Française, ces anciens combattants sont obligés de demeurer sur le sol français neuf mois par an, et de ce fait, se retrouvent exilés à vie dans les villes de l'hexagone.
Cela fait déjà 40 ans que Mohammed et ses frères d'armes attendaient en vain une reconnaissance de l'armée française comme anciens combattants "Français". Cela fait autant d'années que ces soldats ont été "oubliés" par l'administration française.
Aujourd'hui, cloîtrés dans des foyers pour quelques centaines d'euros, ces vieillards désœuvrés comptent les jours qui les séparent de leur famille puisque trois mois par an, l'administration française magnanime leur offre le droit de rentrer dans le bled.
Là, au coeur de l'Atlas, ils retrouvent leur famille, qui grâce à la pension envoyée chaque mois par le grand-père, a changé de statut social... Il s'aperçoit avec amertume que si sa vie n'est pas à Bordeaux, elle n'est plus vraiment ici à Mekhnès, car le décalage des cultures est trop fort.
Mechti est un homme déraciné, autant au Maroc qu'en France, un homme qui n'a plus qu'un seul but : retrouver une dignité qu'on lui a volé il y a quarante ans.
En attendant ce jour improbable, Mechti accepte donc l'inéluctable : mourir ici en France, loin de sa terre musulmane, loin de ses enfants pour que ceux-ci puissent mieux vivre... ailleurs.
Mohammed Mechti est décédé en février 2010, à l'âge de 92 ans, au lendemain de la décision du tribunal administratif de Bordeaux permettant à ces combattants d'obtenir la revalorisation de leur retraite, qui devrait passer de 79 à 847 euros par mois. Aujourd'hui, ils sont quelque 80 000 à attendre comme lui une juste reconnaissance de la France. Mais tous très âgés, ils s'éteignent peu à peu."