La recherche s’est toujours développée dans un contexte d’échanges internationaux, qui ont été particulièrement intenses en Europe au cours de son histoire, mais, en ce qui concerne son organisation institutionnelle, la question se pose naturellement de déterminer quel est le niveau le plus pertinent.
La grande diversité des pratiques de la recherche se traduit de ce point de vue par de multiples schémas d’organisation, les branches dépendant d’équipements lourds s’étant les premières dotées de structures adaptées comme le Centre européen de recherche nucléaire (Cern).
Bien que pendant longtemps la recherche n’ait pas fait partie des domaines de compétence de la Commission européenne, dans le cadre de la construction européenne ont été mis en place assez tôt des programmes-cadres ayant une composante recherche avec des objectifs particuliers.
Donner une place pour elle-même à la recherche a été l’ambition que s’est donnée la communauté des scientifiques européens qui ont entrepris une action de lobbying dans ce sens, relayés par quelques hommes politiques. Après une quinzaine d’années d’efforts, un cadre légal a pu être trouvé pour des actions d’un type nouveau aboutissant au premier programme de la Commission européenne finançant des projets présentés individuellement par des chercheurs, le Conseil européen de la recherche (ERC).
En quoi cette nouvelle donne affecte-t-elle le développement de la recherche en Europe ? Comment les scientifique européens se comportent-ils dans cet espace d’action agrandi ? Quel effet cela a-t-il sur les politiques nationales ? D’un point de vue plus global comment l’Europe se positionne-t-elle dans la compétition internationale ? Quelles sont les perspectives de développement pour répondre aux nouveaux défis auxquels l’Europe doit faire face, et notamment la montée en puissance remarquable de l’Asie ?