Léo Ferré-La vie d'artiste

Aldebaran333 2015-05-20

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Après « A st Germain des prés » encore un autre succès bien mérité du début de la carrière de Léo Ferré, une de ses plus belles chansons : c’est « la vie d’artiste » qui évoque un moment bien particulier de sa vie , celle de sa rupture avec sa première compagne Odette
Au milieu des années 40, Léo Ferré s’installe à Paris avec celle qu’il a épousé et multiplie les cachets modestes dans les cabarets de la rive gauche: une période de « vache maigre » ou Odette lasse des incertitudes de cette vie préférera rompre et divorcer en 1947
Une chanson dont la musique est signée Léo Ferré mais dont il co-signe le texte avec un personnage qui a beaucoup compté dans sa carrière (ainsi que celle de Serge Gainsbourg): Francis Claude, homme aux multiples casquettes dont acteur, scénariste et surtout directeur artistique de plusieurs cabarets successifs dont le quod libet et le Milord l’arsouille ou Ferré aura l’occasion de chanter
Une chanson enfin qui a connu plusieurs versions bien distinctes : celle dont j’ai relevé ici l’accompagnement est la première version piano-voix sortie en 78 tours en 1950 puis avec une meilleure qualité d’enregistrement dans l’album édité au chant du monde « Chansons de Léo Ferré » en 1954
Mais il proposera chez Barclay une autre version orchestrée par Jean-Michel Dufaye et dans un esprit plus pop, plus léger dans « les 12 premières chansons de Léo Ferré » en 1969
Enfin en 1972 dans « avec le temps, les chansons d’amour de Léo Ferré » qui est un compilation : une version inédite beaucoup plus tragique tout en sobriété, en parlé sur un accompagnement au piano bien différent et qui dégage une incroyable émotion jusqu’aux derniers accords plaqués avec rage Accompagnement superbe que j’espère bien pouvoir relever un de ces jours !
Cette version-là, Ferré continuera à l’interpréter sur scène ensuite

Je t'ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes.
Sans se connaître on s'est aimés,
Et même si ce n'est pas vrai,
Il faut croire à l'histoire ancienne.
Je t'ai donné ce que j'avais
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.

Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
" Il te reste encore de beaux jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite."

Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir
Chacun pour soi, comme c'est triste.
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi
Un étranger, un maladroit,
Lisant mon nom sur une affiche
Te parlera de mes succès,
Mais un peu triste toi qui sais
" Tu lui diras que je m'en fiche...
que je m'en fiche..."

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